Australie
Un jour, j'ai pris l'avion.
Enfin, pas juste pris l'avion, "comme ça".
Pas juste comme on prendrait un pancake ou un café en terrasse, ou comme on se prendrait le dernier jeans en réduc' sur les étales.
Non!
Pas juste comme ça!
Un jour, j'ai pris l'avion pour un vol de 22h.
Enfin deux avions pour être exacte.
Entre eux deux, une escale de 3h, une tentative de sieste, une visite de l'aéroport, plusieurs pipis, un smoothie, un paquet de biscuits, quelques selfies débiles couverte de cernes...
Bref!
Un jour, j'ai pris l'avion.
Rien de bien fascinant l'avion, vous me direz.
On connait, l'avion.
C'est pas la première fois.
Il y a juste à y monter, attendre, faire abstraction des enfants qui pleurent, des vieux qui parlent fort, des ronfleurs, des râleurs, des allers et venues des pisseurs, des odeurs de pieds, des douleurs de jambes, des tensions dorsales, des envies de chier, des crisses d'angoisse de certains, du voisin qui pue du bec, de l'agité qui tape dans ton siège, de cette fatigue qui te lâche pas, du froid des ventilations, des chaussettes de contention fournies par la compagnie de vol qui grattent et ça 6h30 durant...
puis y descendre, pour attendre le prochain, qui lui durera 13h30.
Et puis, bien-sur, il y aussi les checkpoints, les contrôles, la douane, puis en fonction de ta tête et de ton odeur, les chiens renifleurs... et la fouille au corps aussi.
Il est vrai que tout ça, on connait...
plus ou moins.
Sauf la fouille et les chiens, je n'y ai encore jamais eu le droit.
Bref!
Un jour, j'ai pris l'avion, toute seule!
Oui, toute seule, "Comme une Grande!"
Un jour j'ai pris l'avion, toute seule, pour y rejoindre ma Sœur, à l'autre bout de la Terre :
l'Australie.
L'Australie.
Grande comme 14 fois la France, dépaysante comme 4 pays à elle toute seule.
Forte de ses terres, de ses végétations, de ses villes et de ses folies.
L'Australie,
C'est 1 mois de Backpack, alors qu'il en aurait fallu au moins 12.
C'est 14 kg sur le dos alors qu'il en aurait fallu juste 6.
C'est de l'émerveillement à chaque secondes.
de l'aventure au jour le jour et un carnet de route bien rempli.
C'est des centaines de kilomètres à pieds pendant ce mois,
Et encore d'autre en train, en avion, en bus, en bateau et en stop aussi.
C'est des centaines de souvenirs,
Entre Sydney, Melbourne, Brisbane, La Great Ocean Road, Surfers Paradise, Manly, Katoomba, Les Blues Mountains, Bondi Beach, la Cold Coast et j'en oublie...
L'Australie,
C'est le clivage entre la démesure des villes, l'agitation des lieux, la douceur des plages, la tranquillité en pleine nature.
C'est le culte du corps, de la réussite, des apparences,
C'est les surfers sur les plages, les motards dans les bars, la jeunesse en terrasse...
C'est la rencontre multiculturelle saisissante,
C'est le Salad'Bowl de mes livres de socio, tant intéressant que déroutant.
C'est une facilité de vivre, une accessibilité sans commune mesure et une légèreté rêvée.
C'est une solidarité, une entraide, un respect envers les Backpack, comme je n'avais jamais connu.
C'est une déambulation constante dans ce mouvement permanent.
C'est des galeries commerciales colorées et enguirlandées en plein été,
Des sapins sur les places, en plein soleil.
C'est un Noël sur les plages, à lancer des lucioles magiques dans les airs.
A croiser des Gangs de Super Santas dans les rues,
et à marcher pieds nus.
C'est des soirées plages, des soirées cafés, des soirées terrasse, en toute sérénité,
C'est la rencontre avec les FastDrink totalement déchirés, alors que la nuit n'est pas encore tombée,
qu'ils soient étudiants, Punk ou lookés BCBG,
C'est croiser sur le chemin du retour des PyjamaMen,
tout en se demandant si le notre est bien dans notre sac pour cette nuit nouvelle.
C'est des dégustations culinaires tous les jours, avec toujours plus de curiosité,
c'est la découverte des glaces aux yaourts, des pains fourrés aux champignons, des smoothies hyper vitaminés, des restaurants Vietnamiens, des barres de céréales hyper concentrées,
Et une bouche de Pamella Anderson au réveil suite aux allergies de la veille.
C'est du Soleil traitre,
Qui brule la peau malgré le vent constant.
C'est devoir mettre un pull par 40 degrés car le corps ne sait pas comment se réguler,
Tout en ayant les lèvres gercées prêtes à saigner.
C'est de l'Art en pleine rue, tous types confondus,
de la vie constante, du mouvement incessant.
C'est des incrust' dans des soirées privées, des verres payés et une fuite bien organisée,
le nez couvert par un masque noir et blanc à la taille démesurée.
C'est des attaques de moustiques sur les plages, et les allergies qui les accompagnent,
celles des mouettes violentes affamées sur les quais,
c'est des pélicans qui réclament,
des lézards géants qui se sauvent,
Et quelques (para) pharmacies visitées à la recherche de substances naturellement vitaminées.
.
C'est des cadavres de mouches dans les hôtels,
des nuits pas très fraiches dans les auberges,
et des cernes chaque jours durant.
C'est des heures de marche,
de recherche d’horaires, de lieux, de bus, de trains, d'avion, d’hôtel.
Et c'est des moments à ne rien faire du tout car la vie y est belle tout de même.
C'est des centaines de marches aux Blues Mountains,
des bus loupés sur la Great Ocean Road,
des trains ratés sur Sidney,
un auto stop vers Katoomba,
un mal de transport dans un bus au chauffeur totalement cinglé,
et des courbatures de stress et de fatigue incontrôlées.
C'est des sourires partagés, des moments échangés, une complicité renforcée.
C'est des couchers de soleil à en faire suspendre le temps,
C'est des vagues salées à m'en faire vibrer,
C'est du sable doré, ou des rochers écorchés...
L'Australie,
c'est...
Tout ça, et tellement plus à la fois.
Mais c'est aussi, et surtout, toutes des photos retrouvées...
témoins de cette belle aventure passée.